Mémoires de l’esclavage
Article mis en ligne le 19 mai 2015

par M. Briand

Depuis 2006 la France commémore le 10 mai la journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions. A l’occasion de cet évènement, des actions sont menées au sein des établissements scolaires : il s’agit d’une journée de réflexion civique sur le respect de la dignité humaine et la notion de crime contre l’humanité.

Dans ce cadre, le collège du Tonkin a eu l’honneur de recevoir le 12 mai dernier la visite de Mme Lisa Aubrey, professeur de l’Université de l’Etat de l’Arizona et de l’Université de Yaoundé 1, spécialiste des questions afro-américaines, auteur d’importants travaux de recherche sur la traite négrière qui retracent le parcours des bateaux négriers et des personnes déportées.

Les élèves de plusieurs classes de 4e ont ainsi au l’opportunité d’assister à la conférence de cette éminente spécialiste qui s’est exprimée en anglais.

Lisa Aubrey a expliqué que son équipe avait mis au point un système permettant aux Afro-américains de retrouver leurs origines par le biais de la recherche génétique. C’est ainsi que le chanteur Spike Lee a découvert qu’il était descendant d’une famille du Cameroun, tout comme l’ancienne secrétaire d’état Condoleezza Rice.

Nous avons ainsi appris pourquoi beaucoup de noirs américains portent le nom de Washington : le premier président des Etats-Unis était le fils d’un riche propriétaire, qui possédait beaucoup d’esclaves, et ces esclaves n’avaient pas de nom, si ce n’est le nom de leur propriétaire...

Cette quête des origines est exemplaire. Elle porte en elle de nombreuses questions et nous interpelle en particulier sur la situation des personnes immigrées et de leurs descendants. La recherche des origines fait l’objet d’une attention particulière aux Etats-Unis, considérée comme un moyen de solder un passé souvent douloureux pour ces descendants d’esclaves. En Europe aussi, et notamment en France, c’est un sujet sensible, parfois conflictuel, souvent mal connu.